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Vivre du cinéma, ce n’est pas un film
02.11.2023 | 08:28
Fascinante et exigeante, l’industrie du cinéma marie art et technique. Deux jeunes talents issus de la HEAD de Genève partagent leur expérience.
Noa Roquet (à gauche) et Juan Manuel Vegas (à droite, de face), tous deux anciens étudiants en cinéma à la HEAD Genève. PHOTOS: LUCIEN FORTUNATI

«Pour mes 8 ans, mes grandsparents m’ont offert mon premier appareil photo. Depuis, je vis ma vie à travers l’objectif.» Une passion qui pousse Noa Roquet à réaliser son premier film à 17 ans. La suite, on pense la deviner: études de cinéma, réalisations de films. Pragmatique, la jeune femme entame pourtant des études de psychologie. Jusqu’à ce que le septième art la rattrape. Au même moment, Juan Manuel Vegas hésite entre le métier de cuisinier et celui de cinéaste. Mais lui non plus ne résiste guère longtemps. Après une réflexion poussée, les deux futurs amis jettent leur dévolu sur la Haute École d’art et de design (HEAD) de Genève, institution pionnière dans l’enseignement du cinéma en Suisse. La sélection se révèle exigeante: dossier, portfolio, réalisation d’un film, entretien de motivation.

 

Polyvalence stratégique

Mais le jeu en vaut la chandelle, car l’engagement est réciproque, comme en témoigne le jeune homme: «En plus des orientations du bachelor «réalisation» et «montage», l’école venait d’ajouter une orientation «son». Même si j’étais le seul inscrit, elle a maintenu cette nouvelle branche.» De son côté, Noa Roquet opte pour l’option «montage». Autant de choix qui, au-delà de la matière elle-même, se révèlent stratégiques. «Ces compétences techniques nous permettent de vivre du métier», explique le Genevois qui jongle désormais entre la profession d’ingénieur du son et celui de réalisateur. Captation d’une pièce de théâtre ou vidéo d’une présentation muséale: autant d’expériences qui permettent de se faire la main et de gagner un salaire. «L’objectif est bien sûr de travailler en parallèle sur nos projets personnels. En accumulant de l’expérience d’assistanat et au fil des rencontres, nous progressons dans l’univers cinématographique», explique Noa Roquet.

 

Le goût du travail

Actuellement, Noa Roquet monte une association proposant des ateliers, un cinéclub, et réalise un film intitulé «Le sang des autres» dans le cadre du Positive Life Festival de Lausanne. Quant à Juan Manuel Vegas, il termine une prise de son dans le canton de Berne pour un film documentaire sur les personnes privées de liberté et travaille à la réalisation de son premier long métrage: «Rue du Pré-dela-Reine» raconte la vie de Cartigny (GE) à travers ses fêtes traditionnelles et ses générations successives.

 

Le cinéma aussi à Lausanne

L’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL) propose également un bachelor dans le domaine. «Un véritable couteau suisse des métiers du cinéma», lance Paolo Moretti, responsable du département. À l’issue de la formation, l’étudiant pourra exercer comme réalisateur, mais aussi comme scénariste, chef opérateur, producteur, technicien du son, monteur, pour ne citer que quelques professions. «Tout le long de la formation les étudiants apprennent à maîtriser toutes les phases de la fabrication d’un film.» Et ceux qui désirent poursuivre une formation entameront le master cinéma, proposé conjointement par la HEAD et l’ECAL. Chaque année, une quinzaine d’étudiants talentueux sont triés sur le volet pour intégrer un programme au rayonnement international. «Cette année, le film «Foudre» de notre ancienne étudiante bachelor Carmen Jaquier, également diplômée du Master ECAL/HEAD, représentera la Suisse aux Oscars.»

Léonore Ehrsam-Bimpage Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC) Genève