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Les femmes représentent 10% des participants à l’étude de Swiss Engineering. Une femme sur deux n’a pas de fonction dirigeante, contre un quart chez les hommes.
La formation continue et l’expérience à l’étranger font grimper les salaires
20.10.2022 | 10:30
L’étude de Swiss Engineering montre que l’ancienneté n’est pas la seule variable qui influence positivement la rémunération des ingénieurs et des architectes.
GETTY IMAGES
Les ingénieurs et les architectes font partie des professions recherchées en Suisse (lire l’encadré ci-contre). Comme chaque année, Swiss Engineering a réalisé son étude annuelle sur les salaires. Une enquête dont l’un des objectifs est d’offrir une transparence optimale sur la rémunération dans ce domaine professionnel. Exactement 2653 ingénieurs et architectes ont répondu à son questionnaire. Ce qui représente près d’un quart des membres de Swiss Engineering, qui en compte 11’500 en Suisse. Le résultat? En 2022, le salaire médian annuel des ingénieurs et des architectes s’est élevé à 119’000 francs pour un emploi à plein temps. Ce qui veut dire que la moitié des professionnels concernés ont gagné davantage que cette somme et l’autre moitié moins. Toutefois, des disparités existent: un quart des participants perçoivent un salaire supérieur à 144’000 francs alors que les 25% des professionnels les moins bien payés obtiennent un salaire inférieur à 95’000 francs. Comment expliquer un tel écart? Les facteurs sont multiples. Le premier d’entre eux est l’expérience. Le salaire médian augmente avec l’âge des ingénieurs et des architectes. Dans tous les domaines d’activité, la rémunération est supérieure pour les participants à l’étude âgés entre 45 et 54 ans par rapport à leurs collègues plus jeunes (35-44 ans) et nettement plus élevée que ceux qui ont moins de 34 ans. Les salaires des plus âgés (55 ans et plus) ne sont par contre pas plus élevés en moyenne que ceux de la classe des 45-54 ans. Dans certains secteurs, ils ont même tendance à baisser.

La formation rapporte
Mais l’âge n’est pas le seul critère d’influence sur le salaire. La formation joue un rôle important, tout comme l’expérience à l’étranger. Un participant à l’étude sur cinq (22%) a suivi une formation continue en économie d’entreprise. Un participant sur trois a suiviune formationcontinue dans unautre domaine.Àchaque fois,laproportion des personnes qui se forment est plus grande à mesure de l’avancement en âge. La motivation personnelle est le moteur principal qui pousse les gens à se former. Les professionnels qui se forment en raison d’une injonction de leur employeur représentent une proportion marginale. Quelle que soit la motivation, la formation paie. Les personnes qui ont suivi une formation en gestion d’entreprise ont un salaire médian de 148’000 francs, soit nettement plus que celles qui ne l’ont pas suivie (110’000 francs). L’écart de salaire entre une personne qui a suivi une formation continue et une autre qui n’en dispose pas atteint environ 40’000 francs par année. De même, une expérience professionnelle à l’étranger fait monter la rémunération annuelle de 20’000 francs par rapport aux professionnels qui n’ont pas cette ligne à leur CV.

Satisfaction du salaire
Malgré ces différences notables, une majorité (70%) des ingénieurs et des architectes se disent satisfaits, voire très contents de leur rémunération par rapport à leurs capacités et à leurs prestations fournies au travail. Sans surprise la proportion de satisfaction est plus élevée chez les cadres, supérieurs et intermédiaires, et chez les spécialistes (la proportion varie entre 81 et 68%) que chez les collaborateurs sans fonction dirigeante (63%). La proportion des professionnels totalement mécontents de leur salaire est très faible, jamais plus de 5%. Sauf chez les stagiaires: ils ne sont que 26% à trouver leur rémunération satisfaisante contre 20% qui la jugent pas du tout satisfaisante et 35% qui ne la trouvent plutôt pas convenable. Certains secteurs d’activité sont plus généreux que d’autres pour des postes équivalents à responsabilités. Ainsi les participants à l’étude employés dans la pharma ou les télécoms sont les mieux payés lorsqu’ils occupent un poste de direction. Ce sont les seuls salaires qui dépassent en moyenne les 200’000 francs annuels. Des collaborateurs sans fonction de direction du domaine des télécommunications ou de l’administration publique gagnent davantage que des cadres intermédiaires ou des spécialistes dans l’industrie électrique, la métallurgie ou la construction. Environ 10% des participants sont des femmes. Leur taux d’activité est plus faible que celui des hommes. Une femme sur deux travaille à temps complet contre trois hommes sur quatre. Mais quasi une femme sur deux (46%) est dans la catégorie collaboratrice sans fonction dirigeante. Chez les hommes, la proportion tombe à 27%.
Laurent Buschini