Augmenter l’efficacité énergétique du parc immobilier et le rénover, valoriser les ressources locales et renouvelables: les métiers techniques du bâtiment recrutent et forment des jeunes aptes à relever les défis de la politique énergétique en faveur d’un monde plus durable (lire aussi notre édition du 10 mars). À l’instar de Jérémie Volet, apprenti installateur en chauffage, et de Largo Decorzent, apprenti ferblantier. Loin des clichés réducteurs, ils partagent leur passion pour leurs métiers aux confins de l’artisanat et de l’innovation. Rencontre.
La beauté du geste
Au sous-sol d’un immeuble en rénovation, Jérémie Volet, 29 ans, installe une chaudière hybride. «Ce système fonctionne principalement grâce aux panneaux solaires thermiques. Le gaz prend le relais si nécessaire», explique l’apprenti de dernière année. Déjà titulaire d’un CFC d’électricien, il découvre le chauffage au gré des chantiers. Séduit par la complexité des installations, la diversité technique et la panoplie de matériel, il entame une reconversion et trouve vite sa place chez Vulin SA. «Souder exige de la dextérité, il y a un côté performant très satisfaisant», étincelle le jeune homme. Pour sa part, Largo Decorzent, 18 ans, brase de l’inox sur le toit d’une villa contemporaine en construction. «On considère rarement la ferblanterie. Pourtant, notre travail se voit et touche l’esthétique d’un bâtiment», regrette l’apprenti de deuxième année. Fils de ferblantier, il traverse sa scolarité cahin-caha, dans l’attente de rejoindre l’univers du métal. «Partir d’une simple tôle, façonner une pièce en atelier avant de l’intégrer au travail d’un autre artisan, c’est fascinant», s’enthousiasme celui qui se révèle dans l’entreprise familiale Couferap SA, sous l’œil bienveillant mais exigeant de son père.
Du travail assuré
Si ces métiers sont manuels, la tête n’est pas en reste. D’autant plus que les innovations, stimulées par la transition énergétique, réclament des savoirs élargis. Basée sur la géothermie, la pompe à chaleur n’a presque plus de secrets pour Jérémie. Jamais deux sans trois, il projette un CFC de frigoriste. «Les pompes à chaleur impliquent un circuit frigorifique. Maîtriser le froid est indispensable à la conception et au dépannage. Pourquoi pas moi?» esquisse celui qui a de la suite dans les idées. Du côté de la ferblanterie, les travaux de rénovation des toitures ne manquent pas. Et, en plus des garnitures de cheminées et de lucarnes, il faut dorénavant compter les panneaux solaires. De quoi étayer le travail de Largo et lui assurer un bel avenir. À deux ans d’obtenir son CFC, conscient des possibilités d’évolution (brevet ou diplôme fédéral, bachelor d’une haute école spécialisée), il s’épanouit sur le terrain et n’envisage pas le quitter. «J’y exprime ma créativité, y forge ma poigne et mon mental», rayonne l’apprenti.