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Comment Genève s’engage pour la mobilité de ses apprentis
16.11.2023 | 11:25
Les apprentis ont la possibilité de réaliser un stage professionnel en entreprise, pendant ou après leur formation, avec le soutien financier de la Confédération.
Mathieu Esteban (de face), CFC de gestionnaire du commerce de détail en poche, se félicite de son stage: «C’est une expérience que je conseille à tous les apprentis.» MATHIEU ESTEBAN

Si la mobilité étudiante est bien ancrée dans les cursus gymnasiaux et les hautes écoles, elle pointe son nez désormais en formation professionnelle initiale. «Ce sont près de 100 jeunes en apprentissage ou fraîchement diplômés qui ont bénéficié d’un soutien financier Erasmus+ pour la réalisation d’un stage professionnel à l’étranger ou en Suisse sur l’année scolaire 2022-2023», souligne Catherine Sonino, responsable de l’unité transversale EL&M (échanges linguistiques etmobilité) du Département de l’instruction publique de Genève (DIP). Ils sont apprentis gestionnaires du commerce de détail, employés de commerce, fleuristes, horticulteurs, céramistes, graphistes, mécatroniciens d’automobiles ou tout juste diplômés et ont décroché un stage hors de Suisse romande d’une durée de trois semaines à six mois.

 

Vaste campagne

Toutes les formations AFP, CFC et MatuPro sont éligibles et peuvent bénéficier d’un accompagnement et d’un soutien financier. Ce dernier permet de couvrir tout ou partie des frais de voyage, de séjour (logement etnourriture) ainsi que, selon les conditions, de cours de langue avant et pendant le stage. «C’est une opportunité pour gagner en confiance, en autonomie et améliorer ses compétences linguistiques et professionnelles, ajoute la responsable d’EL&M. Nous souhaitons encourager ces expériences formatrices.» Pour ce faire, une vaste campagne de promotion a été lancée ce printemps par EL&M et l’Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC), avec le soutien des Centres de formation professionnelle, afin d’informer tous les apprentis du canton à l’opportunité de tels projets.

 

Hola!

«Quand j’ai su qu’avec une moyenne suffisante nous pouvions faire le stage professionnel obligatoire de troisième année à l’étranger, j’ai sauté sur l’occasion», raconte Justine Gaag, apprentie graphiste au Centre de formation professionnelle arts. En fin de deuxième année, elle commence sa préparation: réalisation d’un porte folio avec CV et atelier avec les enseignants. Elle renonce à l’Angleterre, vu les complications administratives liées au Brexit, et opte pour Barcelone, en Espagne, car «mon oncle y habite et comme j’étais mineure, cela rassurait mes parents». Elle envoie son dossier à une vingtaine de graphistes et finit par décrocher son stage de seize semaines. «C’était déjà très stimulant avant même de partir!» Sur place, elle découvre le travail d’une graphiste indépendante, d’une autre école, d’une autre génération, avec son propre processus créatif. Elle participe notamment à la réalisation de l’affiche de la Journée de la femme. Elle apprend à trouver un équilibre entre la demande d’un client, en l’occurrence les autorités communales, et un projet qui soit réaliste et atteigne ses objectifs. «C’était une expérience enrichissante dans un environnement inconnu et dans la vraie vie qui m’adonné plus d’assurance et de confiance pour ma dernière année de formation», assure Justine Gaag.

 

Grüezi!

Son CFC de gestionnaire du commerce de détail en poche, Mathieu Esteban n’a pas oublié la proposition de son formateur pour un stage dans leur succursale de Zurich. «Je devais me concentrer sur la réussite de mon CFC avec Maturité professionnelle. Mais une fois les examens finis, j’ai profité de cette opportunité pour améliorer mes connaissances linguistiques, essentielles dans mon métier», relève le jeune homme. Pour son séjour de six mois dans la capitale économique suisse, il peut compter sur une prise en charge de deux cours d’allemand hebdomadaires et d’une aide pour le logement. Et il progresse rapidement. «Rien de tel que d’avoir une activité professionnelle où pratiquer ce que l’on a appris en cours, rapporte celui à qui les collègues parlent en Hochdeutsch. Même si je comprends de mieux en mieux le dialecte. C’est un atout supplémentaire!» Ce qu’il apprécie particulièrement? Découvrir un bout de pays qu’il ne connaissait pas et se plonger dans une nouvelle culture. «Cela peut être angoissant de sortir de sa zone de confort, mais tellement formateur et enrichissant. La vie à Zurich, c’est génial!» s’enthousiasme Mathieu Esteban. Il a même prolongé son séjour jusqu’à la fin de l’année.

Les apprentis ont la possibilité de réaliser un stage professionnel en entreprise, pendant ou après leur formation, avec le soutien financier de la Confédération.